jeudi 25 février 2010

Lettre d'un député à Mr Kouchner

Adoption Haïti : François Deluga demande des explications à Bernard Kouchner

Dans un courrier du 23 février adressé à Bernard Kouchner, François Deluga, Député de la 8iéme circonscription de la Gironde fait part au Ministre de son indignation en apprenant que 120 enfants haïtiens apparentés à des familles françaises ne sont toujours pas en France.

Il écrit " Aussi, je suis particulièrement scandalisé d'apprendre qu'aujourd'hui ces enfants ne peuvent plus entrer en France, alors même qu'ils répondent aux critères de rapatriement proposés par notre pays et validés par Haîti ! Le Service de l'Adoption Internationale, contacté par de nombreux parents disposant d'un jugement d'adoption, a en effet confirmé que plus de 120 dossiers avaient été considérés comme complets ces deux dernières semaines. Or, les vols de rapatriement sont suspendus depuis le 11 février, sans qu'aucune explication claire et plausible n'ait été donnée aux familles adoptantes.

Face aux raisons ambigües et embarrassées et à la faiblesse des arguments avancés par les services de l'Etat, comme le traumatisme soit-disant constaté par deux psychologues à l'arrivée des premiers enfants à l'aéroport, comment ne pas croire à la rumeur qui indique que ce blocage est intervenu sur décision politique du Ministre des Affaires étrangères? Le traumatisme de ces enfants est certes réel, mais totalement lié à la catastrophe naturelle dont ils ont été victimes et dans laquelle on les a trop longtemps maintenu.

Pourquoi l'accueil de ces 120 enfants n'est pas souhaité, alors que 371 autres jeunes haïtiens, répondant aux mêmes critères ont pu rejoindre la métropole ? Plus d'un mois après le séisme, les enfants haïtiens apparentés à des familles françaises sont les seuls à être restés dans leur foyer. Pourquoi la France ne suit pas l'exemple d'autres pays tels la Belgique, la Hollande, le Danemark, le Canada ou les Etats-Unis qui ont rapatrié tous leurs enfants sans distinction de l'état d'avancement de leurs procédures, sans envisager un instant un quelconque risque à les faire venir dans leurs familles adoptantes et sans faire l'amalgame entre enfants adoptés et enfants volés ? Dans ces conditions, comment ne pas imaginer dans un contexte pré-électoral encore agité par le débat sur l'identité nationale, que l'arrivée sur le sol français d'enfants noirs pose problème ?"

François Deluga exprime son soutien au familles et rappelle au Ministre que "l'état d'urgence imposé par cette situation dramatique nécessite de proposer des réponses inédites et exceptionnelles." Il regrette qu' " Il semble que l'Etat français s'y refuse. "

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