mercredi 21 juillet 2010

article dans le nouvelilist (journal haitien)

Article Koubbi et Guerry dans le nouveliliste

Près de 60 enfants prêts à retrouver leur famille d'accueil

Les efforts de SOS Haïti enfants adoptés, une association regroupant les parents
adoptifs de 500 enfants haïtiens, commencent à porter fruit. Une soixantaine
d'enfants du groupe en attente depuis le séisme du 12 janvier pourront retrouver
cette semaine leur famille d'accueil en France.

Haïti: En dépit des promesses des plus hautes autorités françaises et
haïtiennes, les 500 enfants haïtiens dont les dossiers d'adoption étaient en
cours avant le 12 janvier, n'arrivent toujours pas à laisser le pays. L'avocat
de SOS Haïti enfants adoptés, Me David Koubbi, accompagné de la présidente de
l'organisation, Emmanuelle Guerry, a dû se rendre en Haïti la semaine écoulée
pour tenter de débloquer les dossiers. « Notre effort est payant », a déclaré,
l'air satisfait, David Koubbi, avant de laisser le pays samedi dernier.

Me David Koubbi, qui dit défendre gratuitement les 500 familles françaises-
réduites à 497 à cause du décès de trois des enfants-, a félicité la bonne
volonté des autorités haïtiennes qui a permis le déblocage du dossier en une
semaine. « Les blocages n'étaient pas du côté des Haïtiens, a-t-il expliqué.
Toutes les autorités haïtiennes nous avaient reçu avec plaisir. Le président
René Préval et plusieurs des ministres du gouvernement avaient reçu la
délégation à maintes reprises ».

Contrairement aux déclarations des autorités françaises qui mettaient toujours
en avant le respect de la souveraineté d'Haïti pour se défendre des retards
constatés dans le traitement des dossiers des enfants adoptés, Me Koubbi dit
constater que le gouvernement haïtien avait pris toutes les mesures nécessaires
pour permettre aux enfants de retrouver leur famille d'accueil en France.

60 des enfants, selon les responsables de SOS Haïti enfants adoptés, sont
quasiment prêts à laisser le pays. Etant déjà en possession de leur certificat
d'homologation, ils n'attendent que la délivrance de leur passeport pour laisser
le pays. Cette dernière étape dans le dossier d'adoption ne devrait durer que
quelques jours. Car, d'après David Koubbi, les autorités se sont engagées à
livrer les passeports, environ huit jours à partir de la date du dépôt des
pièces. « Ceci montre la volonté du gouvernement haïtien à faire avancer les
choses », a précisé Emmanuelle Guerry, présidente de l'organisation créée au
lendemain du séisme du 12 janvier.

Même si aucun des 497 enfants adoptés ou apparentés à des familles françaises ne
foule pas encore le territoire français, les membres de la délégation ayant
séjourné dans le pays veulent prendre les autorités haïtiennes et celles de la
République Française au mot en déclarant que le dossier est débloqué. «
L'ambassade de France en Haïti a bien joué son rôle dans le dossier », a déclaré
Me Koubbi. L'ambassadeur Didier Le Bret et ses collaborateurs, a-t-il poursuivi,
prenaient le soin de nous mettre en contact avec les plus hautes autorités
haïtiennes, dont le président Préval, le ministre de la Justice et celui des
Affaires sociales.

SOS Haïti enfants adoptés n'a cessé de multiplier les démarches depuis
plusieurs mois en vue de permettre l'arrivée des enfants haïtiens en France. A
côté des manifestations de rues et des communiqués de presse, l'avocat de
l'organisation avait, le 31 mai dernier, adressé une sommation interpellative au
Quai d'Orsay pour demander, sous quinze jours, le rapatriement des enfants
adoptés par des familles françaises toujours bloqués en Haïti. Il avait aussi
exigé la mise en place des négociations pour accélérer le traitement des
dossiers des enfants apparentés à des familles françaises à diverses étapes de
la procédure.

« Je me dois de rappeler que le gouvernement ne peut décider unilatéralement de
faire venir sur le territoire français ces enfants, qui sont de nationalité
haïtienne, sans qu'aient été respectées les procédures en vigueur sur le
territoire de la République d'Haïti, dont il convient de respecter la
souveraineté », avait répondu le Quai d'Orsay à la demande de l'avocat. Ajoutant
: «Ces enfants doivent, notamment, se voir remettre un passeport, ainsi qu'une
autorisation de sortie du territoire pour tout enfant ne voyageant pas avec sa
famille biologique. Ces procédures prennent nécessairement un certain temps,
surtout dans un pays en pleine reconstruction ».

Non satisfaits des réponses des autorités françaises, les responsables de SOS
Haïti enfants adoptés avaient décidé de se rendre en Haïti pour rencontrer les
dirigeants haïtiens. Si l'avocat de l'organisation repart satisfait, il a
promis, cependant, de jouer la carte de la prudence. « Je vais garder un
discours prudent jusqu'à ce que le premier groupe d'enfants arrivent en France
», a-t-il dit.

Après cette visite en Haïti, les responsables de SOS Haïti enfants adoptés se
disent sensibilisés davantage sur le sort des enfants Haïtiens après le séisme
du 12 janvier. Le décès de trois des 500 enfants concernés par les procédures
d'adoption en cours par manque de soins appropriés témoigne, d'après eux, de la
gravité de la situation. Sachant qu'un autre enfant du groupe souffre du cancer
du rein et que plusieurs dizaines d'autres sont atteints d'infection de la peau,
Me David Koubbi et Emmanuelle Guerry invitent les autorités des deux pays à agir
avec empressement.

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